Votre source française sur Keira Knightley
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Bienvenue sur Magnificient, votre source française sur l'actrice britannique Keira Knightley. Vous avez pu la découvrir dans Orgueil & Préjugés, Pirates des Caraïbes ou The Imitation Game. Vous la retrouverez prochainement à l'affiche du drame Boston Strangler. Bonne visite. Marine
photo coup de coeur

11 Juin 2021
Marine

Bonjour à tous,

Je vous retrouve aujourd’hui pour la traduction de l’interview de Harper’s Bazaar ou Keira révèle un nouveau projet de film ! La traduction étant de moi, merci de me créditer si vous la prenez.

Être hors des projecteurs durant la pandémie a appris à Keira Knightley à réévaluer ses priorités. Photographiée dans la splendide réserve naturelle du Suffolk, elle a parlé à Lydia Slater de la façon dont elle a appris à connaître ses voisins, de ses lectures féministes et de ses rebondissements dans le trampoline de ses enfants habillées de Chanel de la tête aux pieds.

C’est une expérience révélatrice d’aller se promener avec Keira Knightley, un peu comme faire un bain de foule avec la Reine. Quand nous nous sommes rencontrées, il n’était toujours pas possible de se rassembler en intérieur donc notre interview s’est faite en errant dans les rues du quartier du Nord de Londres où nous vivons toutes les deux. Tandis que nous marchons, les gens l’appellent pour la saluer, et quand nous nous arrêtons pour acheter un café à emporter, le barista lui tend sa boisson préférée sans qu’elle ne lui demande. Être célèbre ne semble pas trop mal, me dis-je. Knightley semble surprise.
« Oh, je les connais tous, explique-t-elle, en saluant un autre passant. C’est Chris, mon adorable voisin… » J’ai vécu dans cette zone des décennies de plus qu’elle et je dois toujours préciser comment j’aime mon cappuccino. Je réfléchis : cela doit être parce qu’elle est exceptionnellement amicale et, que même habillée en jean noir, bottes DM, avec un bonnet et un masque, qu’elle demeure dramatiquement magnifique.
Cette interview, comme tant d’autres choses cette année passée, a été reportée plusieurs fois. Nous devions à l’origine nous rencontrer en 2020 pour parler de son nouveau film Silent Night, qui devait sortir à Noël dernier. Maintenant, c’est son rôle en tant qu’égérie de Coco Mademoiselle de Chanel qui est en haut de son agenda avec la sortie de la Collection limitée Eté et sa campagne marketing la montrant aérienne avec du tulle blanc et des perles.
Knightley mène les campagnes depuis 2007, quand elle a avait tout juste la vingtaine, et jouait dans le Blockbuster Pirates des Caraïbes. Elle a pris un vol de Los Angeles à Paris pour rencontrer Karl Lagarfeld et se souvient principalement à quel point elle a souffert du décalage horaire. « Je logeais au Ritz et quand j’ai ouvert la penderie, j’ai trouvé tous ces vêtements Chanel. J’ai pensé que la chambre n’a avait pas été vidée et j’ai téléphoné à la réception pour signaler que quelqu’un avait laissé ses vêtements derrière lui mais ils m’ont dit que c’était pour mon séjour. Mais interdiction de les garder, soupire-t-elle, c’est toujours un moment de Cendrillon. »
Aujourd’hui, Knightley a plein de Chanel à elle mais peu d’opportunité de les mettre. « J’ai hâte de porter de jolis vêtements de nouveau, confie-t-elle. » Dans les premiers jours du premier confinement, elle a décidé de booster sa famille dans son habillement quotidien. « Nous avons un trampoline dans le jardin et nous avons décidé de porter uniquement des robes dedans. J’ai mis du rouge à lèvres tous les jours et tous les habits de Chanel que j’avais dans ma penderie et ma fille Edie a mis des rubans Chanel dans ses cheveux et des ailes de fée. » Le mari de Knightley, l’ancien membre principal des Klaxons James Righton, a été autorisé à les rejoindre sauter seulement s’il portait « son costume Gucci aux couleurs de paon ».
« J’ai pensé « Quel est le but de ces jolies choses qui restent au placard quand tout semble apocalyptique et effrayant dehors ? » Ca semblait si important d’être vraiment heureux pour les enfants ! Et donc on l’a fait en oubliant le monde extérieur – et puis les courses arrivent et on doit tout nettoyer avant de les utiliser, vous vous souvenez ? Ca a été à un point extrême quand j’ai trouvé ces pommes marrons bizarres et que mon mari m’a dit les avoir fait bouillir parce que les gens avaient pu les toucher. J’ai dit « Super, mais maintenant on ne peut plus les manger ! ». » Elle commence à rire désespérément. « C’était vraiment une période bizarre, nous habillés en vêtements chics et faisant bouillir les pommes !« .
Knightley s’est donnée beaucoup de mal pour souligner qu’elle apprécie sa relative bonne chance. « Quand nous sommes dans un scénario comme celui-ci, et que nous savons que nous ne pouvons rien faire que de rester à la maison, on réalise la profonde frivolité de notre existence – et notre grande admiration pour les infirmières. Comment pouvons-nous leur donner seulement 1% d’augmentation de salaire ? s’insurge-t-elle. C’est un problème féministe ! ». Pourtant, comme tout le monde, elle a connu un « les montagnes russes émotionnelles » durant ces derniers mois.
Le couple a perdu des amis du Covid-19 et Knightley a du faire l’école à maison à Edie tout en s’occupant de son bébé Délilah. La nourriture a aussi été une source particulière de tension à la maison cette dernière année. Righton est, selon son épouse, « plutôt extrême, avec des tocs, ce qui en fait un très bon cuisinier ». Ayant lu beaucoup de livres sur l’environnement durant le premier confinement, il a décidé de toute la famille devait manger seulement des légumes issus de fermes auto-suffisantes durant le second confinement. « Mais je ne suis pas une grande fan de la cuisine végétarienne et dans ces boîtes à emporter nous n’avions que – et ça fait très hautain de dire ça, je déteste ça – quatre céleri-raves. Et je déteste le céleri-rave ! Je n’avais pas réalisé que je pouvais me sentir aussi énervée par un légume… » Quand Righton a proposé d’en faire un pour le dîner, au lieu de commander un dîner à emporter attendu depuis très longtemps, elle a perdu son sang-froid et l’a jeté sur le sol de la cuisine – « Ca a fait très rebelle ». La semaine ou nous nous sommes vues, elle admet avoir un coup de mou à la pensée de fêter une deuxième fois son anniversaire en confinement. « Je ressemblais à une enfant de cinq ans, pleurnichant « Mais je veux voir mes amis ». Et ma fille de cinq ans m’a fait un câlin… »
Donc elle est très impatiente que le monde réouvre enfin, au moins parce qu’elle va pouvoir continuer sa carrière. « Je n’ai pas travaillé depuis un an, déclare-t-elle tandis que nous nous installons avec nos cafés sur un banc près d’une école locale. J’ai fini de tourner Silent Night le mercredi à Londres et le vendredi nous étions en confinement. » C’était aussi le jour où Misbehaviour, un drame sur les femmes activistes qui ont interrompu le concours Miss monde 1970, était sensé sortir. « J’ai vu mon visage en gros plan sur une affiche et j’ai pensé « Oh mon dieu, c’est presque arrivé… » Puis j’étais sensée tourner une série en Septembre pendant 4 ou 5 mois mais je ne pouvais pas le faire avec le confinement et la garde de mes enfants. J’ai été très chanceuse de pouvoir prendre cette décision financièrement donc ça m’a paru être un choix mais un choix qui craint. »
Maintenant, cependant, elle est plongée dans des recherches sur un nouveau projet basé sur le roman de science-fiction Ancillary Justice (Les chroniques du Radch en français) d’Ann Leckie dont le tournage est prévu plus tard dans l’année si la pandémie le permet. « Ca parle de pouvoir. Les questions que posent les personnages sont « Quel est le but de la conquête ? Quelles sont les motivations pour gouverner ? » Donc je lis beaucoup de livres sur les dictateurs et rêvasse sur la domination intergalactique quand je lave et que je change les couches culottes de mon enfant… » Elle est aussi plongée dans les audiobooks de Manda Scott et de sa série Boudica, qu’elle a trouvé particulièrement réconfortant après l’annonce de la mort de Sarah Everard (fait divers en UK ou une jeune femme a été tuée par un policier alors qu’elle rentrait chez elle) et après les révélations glaçantes sur les agressions sexuelles et misogynes dans les écoles mis en lumière par le forum de Everyone’s Invited. « Quelqu’un de très païen et de puissamment féminin semble être très approprié à écouter en ce moment, déclare-t-elle. »
Knightley a été élevée en tant que féministe par sa mère, la dramaturge Sharman MacDonald, autrice de When I was a Girl, I used to Scream and Shout…. Son intérêt, raconte-t-elle, « était grandement encouragé par le fait que j’étais très sportive enfant mais être footballeuse n’était pas une option pour moi alors que c’était, pour tout le monde, fait pour tous les garçons. Ca m’a vraiment frappé à un jeune âge. » Durant sa carrière, les personnages qu’elle a interprétés sont remarquablement forts et indépendants, de son rôle qui l’a révélé, jouant une ado dingue de football dans Joue-là comme Beckham, à l’inoubliable Lizzy Bennet dans l’Orgueil et Préjugés de Joe Wright en 2005, à l’iconoclaste autrice française Colette en 2018, à la lanceuse d’alertes dans Official Secrets et plus récemment à l’activiste Sally Alexander dans Misbehaviour.
Pourtant elle se questionne désormais s’il lui est déjà arrivé de s’insurger contre la misogynie qu’elle a personnellement subie. « Quand les femmes ont commencé à écouter toutes les précautions qu’elles doivent prendre pour rentrer chez elles et être en sécurité, je me suis dit, je les applique toutes et je n’y pense même pas. C’est super déprimant, soupire-t-elle. Je pense que c’est pourquoi j’aime écouter Boudica. »
Dans un timing impeccable, un jeune homme seul marche dans les rues autour de nous et commence à lui crier : « Vas-tu à cette école ? Tu sembles très jeune ! ». « Merci », répond-elle poliment alors que nous partons précipitamment pour trouver refuge dans un square tout proche ; il nous y suit quelques minutes plus tard. « Je pense que c’est très intéressant de parler de ce sujet alors que nous sommes suivies, observe-t-elle philosophiquement. J’aime ce politicien qui a dit qu’il devrait y avoir un couvre-feu pour les hommes et les hommes ont été outrés mais je pense « mais il y a toujours eu un couvre-feu pour les femmes et cela a toujours été comme ça ». » A-t-elle subi des agressions elle-même ? « Oui ! Je veux dire, tout le monde l’a déjà subi. Littéralement, je ne connais personne qui n’en a pas été victime, d’une certaine manière, que ce soit les clins d’oeil, le pelotage ou un gars qui te dit qu’il va te couper la gorge ou te frapper au visage ou quoi que ce soit, tout le monde l’a déjà subi. »
Sans surprise, elle révèle qu’avoir porté un masque l’année passée a été une expérience libératrice. Et étant donné que nous sommes tous excités à l’idée de retourner à une vie normal, à quel point cela doit être difficile de prendre du recul après s’être retirée des lumières des médias du monde entier ? « Le maquillage est une armure, dit-elle. » Elle aime assez être maquillée et préparée « mais mon mari et mon aînée n’aiment pas ça du tout. Mon mari me dit « Oh, tu es elle. » Ils ne me voient pas comme si j’étais moi et moi non plus d’ailleurs. C’est autre chose, comme un personnage. » Un personnage sympa ? « Pas particulièrement. Non, elle ne peut pas. Elle doit être plutôt féroce. C’est une armure et je pense que ça doit être comme ça. »
Quelques jours plus tard, je reviens des courses avec une de mes filles, le chien et une pile de linge propre quand Knightley et Righton nous croisent. Elle porte un masque et semble… plutôt farouche. Mais quand nos yeux se rencontrent dans la rue, elle me sourit et me salue et je me dis : « pas de doute, le quartier entier est son ami. »

Que pensez-vous de cet interview ? Son nouveau projet a l’air très excitant, Keira fait peu de science-fiction et c’est un style dans lequel j’aimerais la voir plus souvent ! La nouvelle campagne Chanel évoquée dans l’article est également intriguante.
A bientôt !