Votre source française sur Keira Knightley
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Bienvenue sur Magnificient, votre source française sur l'actrice britannique Keira Knightley. Vous avez pu la découvrir dans Orgueil & Préjugés, Pirates des Caraïbes ou The Imitation Game. Vous la retrouverez prochainement à l'affiche du drame Boston Strangler. Bonne visite. Marine
photo coup de coeur

21 Fév 2018
Marine

Bonjour à tous,

• Excellente nouvelle : la nouvelle publicité Chanel est sortie avec un peu d’avance ! On peut y voir une Keira radieuse qui participe à une fête, la vidéo est pleine d’élégance. Ce mini-film a été dirigé par Johan Renk. Je vous laisse l’apprécier ci-dessous.

Une nouvelle image promotionnelle a également été rendue publique via les réseaux sociaux même si elle n’est pas de très bonne qualité. Cette affiche est tout aussi belle que la première !


Egerie et Publicité > Chanel > Coco Mademoiselle Intense

• Comme vous avez pu le constater, Keira ne s’est finalement pas rendue aux BAFTA Awards mais elle n’est pas pour autant restée inactive : elle a en effet fait un don de 10 000£ à Rosa, une association luttant pour les droits des femmes, mise en valeur à l’occasion de la cérémonie. Elle a ainsi récolté près de 1,6 millions de pounds dont près d’un million donné uniquement par l’actrice Emma Watson. Tom Hiddleston a également participé en donnant la même somme que Keira.
On ne peut que les applaudir pour leur générosité.

• Je vous ai également traduit la review de The Guardian concernant The Aftermath. Cet article date de 2013 et révèle pas mal de choses sur la psychologie des personnages sans trop en dire de l’intrigue mais si vous préférez ne rien savoir, passez votre chemin. La traduction étant de moi, merci de me créditer si vous la prenez.

Dans l’Hambourg de l’après-guerre, la question cruciale, si vous étiez allemand, était de savoir si vous étiez blanc ou noir. Le processus post-nazi se réalisait par les nouveaux occupants par le remplissage d’un interrogatoire de 133 questions qui déterminerait le degré de collaboration d’un citoyen allemand avec le régime. « On en a tiré 3 catégories réparties en 3 groupes de couleur – noir, gris ou blanc, avec des nuances intermédiaires de clarté – et on les répartissait selon. » Bien que sondant les âmes de ses sujets, le questionnaire était un instrument émoussé, et il y avait des interrogations sans fin sur les suspicions des couleurs des citoyens allemands. Dans une superbe vignette vers la fin de ce roman, se déroulant dans un bureau de certification, un froid et sinistre gentlemen tournant les pages d’un roman avec ses mains gantées donne ses papiers, tandis qu’une jeune femme nerveuse est demandée pour une autre séance de questions. Les stéréotypes ne sont plus appliqués et les hypothèses profondément ancrées sont constamment mises à l’épreuve.

Le colonel Lewis Morgan arrive dans ce monde d’immeubles détruits et d’esprits brisés chargé de surveiller la reconstruction dans la zone britannique. Il a une nature idéaliste et indulgente, voyant les Allemands comme un peuple d’abord écrasé par Hitler, puis par les alliés envahissant leur ville. Quand il réquisitionne une jolie maison sur les rives de l’Elbe, il autorise son propriétaire, Herr Lubert un ancien architecte, et sa fille de rester dans la résidence. C’est une décision qui en déroute beaucoup et en choque certains, et pas seulement sa femme Rachael. Elle arrive plus tard, toujours en deuil pour la perte de son fils aîné, tué par une bombe égarée qui l’a « jetée à travers le sol du salon comme une poupée de chiffon ». Peut-être parce qu’elle a été témoin de la mort de son fils, elle est plus affectée que son mari par les souffrances du peuple local. Ils sont encore en train de sortir des corps des décombres – à une occasion, comme à Pompéi, deux squelettes enlacés sont découverts.

Néanmoins, avec la solution britannique, Rachael accepte la situation, tant que les Allemands restent dans leur partie de maison et ne « fraternisent » pas – un mot qui intrigue son autre fils survivant, Edmund quand il lit un lit expliquant comment se comporter avec la population. « N’essaie pas d’être gentil, c’est considéré comme de la faiblesse. Laisse les Allemands à leur place. Ne montre pas de haine, les Allemands seraient flattés ». L’interprétation du caractère allemand par Rachael est encore moins indulgente : « Quoi que l’on dise ou fasse, les Allemands sont mauvais ». Heureusement, Edmund est une mine d’esprit innocent et de confiance et ignore tous les conseils de ce guide.

Il devient bientôt évident que la maison sur l’Elbe est un site où les préjugés seront testés, les émotions éveillées et les points de vue altérés. C’est proche de l’Elsinore d’Hamlet – oppressant, claustrophobe, hanté par les les ombres et les suspicions. La famille Lubert est un miroir des Morgans. Le père a perdu sa femme dans un raid et est plongé dans le deuil. La femme, Freda, 15 ans, une masse bouillante de ressentiment, comme si toutes l’énergie du régime déchu avait pris possession de son corps. Elle s’exerce en utilisant The Magic Mountain en contrepoids (« Tu devrais essayer Shakespeare ou peut-être l’atlas », lui fait remarquer son père). Elle répand ses culottes comme un signe de dominance sur l’innocent Edmund et, comme un animal marquant son territoire, place un pot de chambre rempli d’urine chaude dans chambre.

Petit à petit, la maison fait son travail. L’impasse de la vie sexuelle de Lewis et Rachael la tourne de plus en plus vers le digne et civilisé Lubert. Mais est-il aussi blanc qu’il en a l’air ? Sur le mur, il y a le contour d’un tableau qui semble être retiré, et une des amies anglaises de Rachael, cancanière suggère que c’était un portrait du Führer. « Tu pense que tout vient sans compromis ? » répondit-elle en parlant de la grande maison meublée. Quand Lewis est envoyé sur l’archipel de Heligoland pour travailler sur la destruction de munitions, il donne presque consciemment à Lubert et Rachael l’espace dont ils ont besoin pour exprimer leur écrasante fascination l’un pour l’autre. Même quand Freda commence à s’adoucir envers Edmund, il semble possible que la maison puisse être un vrai site de réconciliation. Mais il y a plusieurs niveaux de loyauté et de trahison qui doivent être négociés avant que une esquisse de solution puisse être atteinte.

La force de ce roman repose dans son superbe arrangement de plusieurs tensions narratives, avec une portrait clairement dépeint de l’Allemagne vaincue, allant de surprise en surprise quand il montre les forces politiques et l’histoire qui pénètre même les moments les plus intimes des vies émotionnelles des personnages. A la fin du roman, ils semblent aussi exposés que les squelettes enlacés et la nouvelle Allemagne est entrevue, visible juste derrière les interminables piles de décombres.

J’espère que cette review vous met l’eau à la bouche concernant le film !
A très bientôt